Le conseil municipal de Bagnolet a adopté à l’unanimité le 21 décembre une déclaration préalable suite à l’adoption de la loi immigration.
Une nouvelle loi sur l’immigration a été adoptée il y a maintenant deux jours par le Sénat et l’Assemblée Nationale, avec les voix du rassemblement national, dont la cheffe de fil revendique une « victoire idéologique ».
Trois ans après nous avoir une nouvelle fois vendu la théorie du barrage républicain afin d’être élu grâce aux voix des électrices et électeurs de gauche, Emmanuel Macron a trahi toutes celles et ceux qui, sans pourtant aucune adhésion à son programme politique, avaient espéré éviter le pire en votant pour lui.
Cette loi porte une atteinte fondamentale aux valeurs de notre République, notamment en adhérant aux propositions de l’extrême droite fondées sur la notion discriminante de préférence nationale.
Ce sont les principes fondateurs de notre République qui sont ici bafoués : l’égalité, le respect de l’état de droit, la solidarité et l’humanité.
Ce sont aussi ces valeurs qui sont à la base de notre engagement en politique, dans notre ville de Bagnolet.
Bagnolet, terre d’accueil, ne peut accepter les nombreuses régressions aux relents xénophobes de cette loi : la rupture avec la tradition du droit du sol, la régularisation des étrangers sur les métiers en tension laissée à l’arbitraire des préfets, le durcissement de la politique en matière de regroupement familial…
Dans nos écoles, ce sont des élèves en situation déjà précaire qui vont se retrouver stigmatisés, et confrontés à des défis de moins en moins surmontables, rompant avec la mission première qui devrait être celle de l’éducation nationale : la garantie d’une éducation de qualité pour toutes et tous, et la promotion de l’égalité des chances.
Les élus du conseil municipal de Bagnolet, réunis le 21 décembre redisent leur dégoût et leur opposition farouche à ces mesures qui rompent avec notre pacte républicain.
Nul doute que le conseil constitutionnel, saisi ce mercredi devrait prochainement censurer les mesures allant à l’encontre des valeurs qui fondent notre République, mais si cela ne devait être le cas, les élus de Bagnolet se disent prêts à la désobéissance civile, refusant d’appliquer sur leur territoire des mesures racistes, discriminantes et stigmatisantes à l’encontre de leurs concitoyennes et concitoyens.